La période révolutionnaire

 

                                                                                                      

Avec la Révolution Française, Ménétréol se trouve à nouveau pris dans des évènements d’envergure nationale. Localement, quelques personnages quand ce n’est pas une grande partie de la population, participent d’une façon ou d’une autre aux évènements.

Dès 1789, la rédaction du cahier de doléances de la paroisse, l’élection des députés aux Etats Généraux  puis en 1793 mettent en avant de la scène, non seulement quelques élites locales, mais aussi quelques hommes nouveaux.

Beaucoup, parmi les bourgeois, se trouvaient à l’étroit dans les structures d’Ancien Régime, aussi prennent-ils souvent une part active aux nouveautés révolutionnaires. Si le premier maire de la paroisse est un paysan aisé, Jacques-Etienne Bouillot (1764+1830), bien vite ses successeurs appartiennent à la petite bourgeoisie locale et à l’artisanat: Aignan-Sixte Lacour, menuisier à Ménétréol, Paul Billacois (1741+1817), propriétaire, Guillaume Pouvesle, marchand à Ménétréol. Ils soutiennent la mise en place des idées nouvelles. Mais ils tirent aussi quelques avantages de leur fortune familiale ancienne, notamment en acquérant une bonne part des biens nationaux confisqués aux Cisterciens de Challivoy, aux Bénédictins de La Charité, aux Augustins de Saint-Satur ou encore à la cure de Ménétréol. Certains se présentent en inconditionnels du nouveau régime, fermes, parfois sans nuances. D’autres, passé l’illusion euphorique des débuts, s’interrogent, hésitent et reviennent sur un certain nombre de points qu’ils finissent par essayer de contester. Mais, la fragilité du monde qui se met en place demande des esprits fermes et résolus. Et afin d’assurer la pérennité du mouvement, les opinions modératrices, voire contestatrices sont mal venues. Le prieur-curé de Ménétréol, Louis Varry (+), après des débuts dans le camp de la Révolution, revient sur son serment à la Constitution Civile du Clergé et passe dans le camp des Réfractaires.

 

 

Il court un grave danger. Recherché, à l’instar de quelques-uns de ses confrères alentours, François Foucher (v.1736+1804) ancien prieur-curé de Thauvenay, Renauldin, curé de Menetou-Ratel, Etienne Douesgues, curé de Verdigny, Buchet, curé de Jalognes  il revient de nuit, célébrer la messe selon l’ancien rituel, dans une grange dissimulée au fond d’une ruelle qui débouche sur la rue principale de Ménétréol, non loin des moulins. Ce sont les messes sauvages, les célébrations clandestines parce qu’interdites, en un lieu qui conservera depuis, le nom de « ruelle à la bigoterie ».

 

Janvier 1793, le roi est mort. Les peuples s’émeuvent. La patrie est en danger et on veut recruter les paysans en âge de se battre pour servir la Révolution. La notion de patriotisme n’appartient pas encore absolument à la culture populaire, avec de plus en plus de réserves certes, on croit encore à la sacralité de la personne du roi, et puis, peu de gens s’enthousiasment à la perspective d’aller se battre loin de chez soi et pour des idées encore mal intégrées. La levée en masse et les excès probablement indispensables à la consolidation du régime, poussent quelques tentatives contre-révolutionnaires. On connaît la chouannerie bretonne, le soulèvement vendéen. En Sancerrois, c’est l’épisode malheureux de la Vendée Sancerroise qui concrétise cette crainte d’avancer vers la nouveauté. Et c’est, à l’exception des chefs,  généralement parmi les paysans que sont recrutés les acteurs de ce mouvement. La fin violente et meurtrière de l’insurrection, par ailleurs très localisée, se joue à la « bataille » de Sens-Beaujeu. Les troupes révolutionnaires du général Desenfants massacrent l’armée « catholique et royale » dans la nuit du 20 germinal ( 9 avril 1796). Au nombre des tués, cinq enfants de Ménétréol : Jean Gaucheron, 23 ans, Pierre Jarry, même âge, Edme Gaucher, 21 ans, Louis Fleurier, 25 ans et Etienne Vatan 23 ans.

 

   

 

A Ménétréol même, le drapeau blanc avait été hissé sur le clocher et fut descendu « en triomphe » par les gendarmes de Cosne.

 

Dans des proportions moindres, les habitants de Ménétréol et plus particulièrement les femmes du village, vont s’opposer à certaines mesures révolutionnaires, particulièrement en matière de réquisitions : tous salpêtres, les cloches et leurs cordes ainsi que tous chiffons et morceaux de chanvre. Généralement reconnues comme plus conservatrices que les hommes, plus pieuses souvent, [c’est par ailleurs une des raisons pour lesquelles les autorités ont longtemps repoussé le moment de leur permettre de voter], un groupe de femmes du village s’oppose aux gendarmes à cheval venu faire exécuter l’ordre de descente des cloches de l’église que les autorités du district de Sancerre destinaient à la fonte, afin de fournir des canons aux troupes républicaines. Il semble que leur action ait pour partie réussi, car la vieille cloche datée de 1602 demeure encore de nos jours dans le clocher.

                         

En revanche, la « petite cloche » baptisée par le prieur de Ménétréol en 1776 a probablement été descendue. Si le clocher compte trois cloches à l’orée du XXIème siècle, c’est l’œuvre du XIXème siècle.

Le coq lui-même porte les traces de cette période :

ABATTU AU TEN DE LA TERREURE EN 1797
RAQUEMODE ET POZE EN 1811 PHILIPPON LE 6 FEVRIER
ABATTU PAR LA FOUDRE AOUT 1933 REPOSE LE 20 OCTOBRE 1933
GUILLOT PAUL A SAINT SATUR
GEORGES ET ROBERT ESTEVE VINON BUE
REFECTION PAR W GUILLAUMOT 1995

 

 Accueil

Ménétréol, une origine monastique

Ménétréol et le comté de Sancerre

L’Eglise de Ménétréol

Autres influences

Heurs et malheurs d’un village

La reconstruction

 

Une vie sociale riche

Les transformations récentes

Ménétréol et la Loire